Aujourd’hui, la priorité gouvernementale se résume à trois aspects constitutifs : satisfaire les besoins vitaux de la population sénégalaise, emprunter un paradigme constructiviste de gouvernance publique, promouvoir de nouvelles valeurs et attitudes dans la gestion des affaires communes. Cependant, ces trois missions nobles et prioritaires ne sauraient être honorées si la gestion de l’Etat est résolument culbutée par trois tares répréhensibles à savoir : la recrudescence de la transhumance politique, la quasi-absence d’un dialogue national inclusif, la pressentie interférence du pouvoir exécutif sur le pouvoir législatif. L’objet de cette contribution sociopolitique n’est pas de dresser un bilan d’étape du régime en place, car étant trop prématuré. Il s’agit plutôt de démontrer que la démarche enclenchée par ce nouveau régime, bien que prometteuse, est assujettie à trois tares qu’il convient d’éliminer très rapidement afin de marquer une rupture radicale dans l’animation du processus de gouvernance au Sénégal.
Première tare : « la lutte contre la transhumance porte bien préjudice au parti au pouvoir, donc transhume qui veut ! »
Si les sénégalais ont hâtivement détrôné le PDS, c’est dans l’objectif de promouvoir un Nouveau Type de Sénégalais (NTS) qui préserve une chaine de valeurs socio-anthropologiques comme le « jomm (scrupule)», le « ngorr (dignité)» le « sutureuh (discrétion) », le « kersa (pudeur)» et le « doylu (sobriété) ». Les acteurs politiques sont, en effet, les principales cibles de ce concept « y’en a mariste ». Le peuple souhaite que les acteurs politiques sénégalais adoptent des comportements vertueux et éthiques pour vaincre les maux de la société sénégalaise, convaincre les sénégalais sur les options de gouvernance publique à épouser, contraindre certaines personnes à la transhumance. D’ailleurs, l’assemblée Générale du M23 du vendredi 30 Mars 2012 aurait encouragé le nouveau régime à prendre ses distances par rapport aux transhumants. Pour les leaders de ce mouvement citoyen impartial : la transhumance « est un acte opportuniste de lâcheté politique pour ceux qui s’y adonnent et, surtout, un acte de complaisance coupable pour ceux qui l’acceptent et qui accueillent ses auteurs ».
Le constat majeur des sénégalais depuis la mise en place du nouveau régime, c’est bien la recrudescence de la transhumance dans l’arène politique. Certains acteurs politiques, animés par une volonté inavouée ou inavouable, continuent à faire de la transhumance un palliatif de survie politique et un moyen d’ascension sociale. Saltimbanques frivoles, fraudeurs insoupçonnés, et politiciens opportunistes tentent de trouver refuge quelque part pour ne pas faire l’objet d’aucune remontrance, ni de menaces (les audits, la récupération des véhicules et logements de l’Etat, les licenciements, les permutations, etc.). La prairie de destination de ce cheptel politique n’est rien d’autre que le parti au pouvoir, à savoir l’Alliance pour la République (APR). Ce dernier semble mettre la massification du parti au dessus de la promotion de nouvelles valeurs, dont la lutte contre la transhumance. Ce qui, au demeurant, est aux antipodes des instructions du M23, de Y’en a Marre et des populations sénégalaises.
Du point de vue sociologique, notons que l’APR est dans une situation assez dilemmatique. Si un parti politique souhaite manifestement lutter contre la transhumance, il empêche simultanément à une panoplie de leaders et de militants à rejoindre ses rangs. Or, un parti doit constamment développer des stratégies de massification et de consolidation de ses bases dans les différentes circonscriptions territoriales. C’est pourquoi l’APR manifeste plus le souhait d’élargir ses bases que de rejeter les transfuges « politiquement comatiques ! ». Pour se débarrasser de cette tare, une loi contre la transhumance doit être proposée et votée à l’Assemblée Nationale. Une telle loi peut envisager la modification du règlement intérieur de tous les partis politiques du Sénégal, en contraignant leurs dirigeants – du bureau politique à la sous-section - à transhumer. De ce fait, les transfuges seront passibles de poursuites judiciaires (pour trahison) par leurs partis d’appartenance. La coercition est fondamentale dans la promotion de nouvelles valeurs au sein de la gouvernance au Sénégal. La pénalisation de certains vices des acteurs politiques constitue un moyen d’assainir légitimement l’arène politique.
Deuxième tare : « Nous allons décentraliser le conseil des ministres dans les régions : les ministres sont acteurs, les autorités locales et partenaires au développement sont spectateurs »
La décentralisation du conseil des ministres est une idée salutaire, pertinente et enrichissante. Cela révèle la volonté de l’Etat à mieux cerner les réalités locales afin de pouvoir développer une stratégie soutenue de développement macro-économique. Cependant, l’opérationnalisation de cette politique de gouvernance de proximité connait des limites ou, à la limite, un biais épistémologique. En effet, lors du Conseil Interministériel - qui précède d’un jour le Conseil des Ministres – les autorités locales, les services techniques déconcentrés et partenaires au développement participent non pas de façon active et constructiviste, mais de façon ornementale et suiviste. Les ministres présentent les tendances régionales en matière de développement et formulent des idées de projet. Les Maires ou présidents de Région, s’ils ont par chance l’occasion de prendre la parole, font des doléances budgétivores en proposant des projets plus mirobolants que structurants.
En guise d’exemple, le Conseil interministériel du 6 Juin 2012 à Saint-Louis a été un moment fort qui regroupe l’essentiel des personnalités politiques, administratives et institutionnelles de la Région. Lors de la séance, il a été proposé des projets de lutte contre l’érosion côtière à Saint-Louis (Maire de Saint-Louis) et un projet hydraulique régional au bénéfice de 18 000 personnes, soit 2,2% de la population régionale (Président du Conseil Régional). Il est triste d’envisager des interventions sur Saint-Louis sans s’infléchir sur la problématique de valorisation du riz de la Vallée du Fleuve Sénégal. La ressource fluviale constitue la seule opportunité qui permet au Sénégal d’être auto-suffisant en produits céréaliers. La Région de Saint-Louis ne peut pas avoir un projet plus important que l’agriculture irriguée sur le Fleuve Sénégal, seul garant de la sécurité alimentaire pour des millions de sénégalais.
De plus, lors du conseil interministériel de Saint-Louis, seuls deux élus locaux de la région de Saint-Louis ont pris la parole à savoir le Maire et le Président du Conseil Régional. Cela suppose que, explicitement, les autres élus locaux, les Services Techniques Déconcentrés et les partenaires au développement y ont participé de façon ornementale. A notre avis, cela remet en cause le sens du dialogue inclusif au niveau Régional. De surcroît, les problèmes de la région ne sauraient être résolus en 3 heures, eu égard à leurs ampleurs et leurs diversités. Le changement de mode opératoire pour ces conseils des ministres décentralisés est fort envisageable, à l’effet de minimiser les biais épistémologiques et de parfaire la démarche du gouvernement.
J’aurais proposé que des ateliers préparatoires soient organisés dans toutes les régions du Sénégal avant la tenue des conseils des ministres, sous l’égide de l’Agence Régionale de Développement (ARD). De ce fait, l’ensemble des acteurs régionaux (élus, services de l’Etat, partenaires techniques et financiers) identifient les enjeux forts du développement ainsi que la proposition de solutions adaptées, réalistes et pérennes. Ce processus de dialogue et d’échange multi-acteurs doit nécessairement aboutir à l’élaboration d’un Cahier de Propositions consensuel, qui sera ensuite soumis au Gouvernement d’Abdoul MBAYE. Au cours du Conseil Interministériel, le mandataire des acteurs régionaux présente aux ministres le résultat de leurs travaux, suivi d’un débat fécond. Par cette démarche participative et inclusive, l’ensemble des acteurs régionaux auront participé à l’esquisse du destin de leur territoire. Les propositions des 14 régions peuvent être compilées autour d’un Document Cadre, en référence duquel le Premier Ministre élucide sa politique Générale pour le quinquennat 2012- 2017.
Troisième tare : « A l’Assemblée Nationale, donnez nous une majorité confortable afin que nous puissions mener notre politique de développement »
Le Sénégal a toujours connu le Régime Présidentiel. Il y’a une séparation des trois pouvoirs : l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Paradoxalement, en vue des élections législatives, la Coalition Benno Bokk Yakaar (le pouvoir exécutif) voulait en même temps contrôler le pouvoir législatif. Le prétexte donné par BBY est de mieux gouverner le Sénégal, sans être culbuté par la nouvelle opposition. La Coalition BBY sollicitait auprès des Sénégalais une majorité confortable et non mécanique. Or, une majorité c’est une majorité. Les qualificatifs attribués à la notion de majorité sont carrément pléonasmiques. Pourquoi à t-on peur de la cohabitation ? Pourquoi veut-on perpétuer la même expérience désastreuse que l’on a vécue sous Wade (majorité mécanique et suiviste)?
La Coalition BBY, même si elle jouissait d’une minorité, serait en mesure de mettre en œuvre intégralement sa politique de développement et de gouvernance publique. En effet, si les propositions du pouvoir exécutif relèvent d’un intérêt national et que les sénégalais y trouvent leurs comptes, l’Assemblée Nationale est contrainte de les valider, sinon les mouvements de la société civile comme « Y’en A Marre » ou le M23 vont agir. Avec l’expérience du 23 Juin 2011, les députés sénégalais sont aujourd’hui devenus plus clairvoyants sur ce qu’ils votent et ce qu’ils ne votent pas. Sortie victorieuse des élections législatives, la coalition BBY a intérêt à matérialiser la séparation du pouvoir exécutif et législatif, dans le but exclusif de rompre avec le système véreux mis en place par le Président WADE. Malheureusement, de 1960 à aujourd’hui, l’assemblée nationale a été toujours contrôlée par les tenants du pouvoir exécutif. Cela constitue, dans une large mesure, un couac de la démocratie sénégalaise.
En définitive, retenons que la dynamique enclenchée par le nouveau gouvernement est très qualitative tant du point de vue des réformes en cours, de la démarche, que des projets récemment initiés. Les sénégalais attendent de voir comment les processus de gouvernance seront animés par la Coalition Macky 2012 et comment les ruptures vont se matérialiser. Il est nécessaire de minimiser l’impact des trois tares que nous avons présenté ici. Cela marquera une innovation qualitative dans la gestion des affaires publiques. Nous souhaitons bon courage au Gouvernement.
Papa Mamadou CISSE
Spécialiste en Gouvernance Territoriale
et Développement Economique Local.
Première tare : « la lutte contre la transhumance porte bien préjudice au parti au pouvoir, donc transhume qui veut ! »
Si les sénégalais ont hâtivement détrôné le PDS, c’est dans l’objectif de promouvoir un Nouveau Type de Sénégalais (NTS) qui préserve une chaine de valeurs socio-anthropologiques comme le « jomm (scrupule)», le « ngorr (dignité)» le « sutureuh (discrétion) », le « kersa (pudeur)» et le « doylu (sobriété) ». Les acteurs politiques sont, en effet, les principales cibles de ce concept « y’en a mariste ». Le peuple souhaite que les acteurs politiques sénégalais adoptent des comportements vertueux et éthiques pour vaincre les maux de la société sénégalaise, convaincre les sénégalais sur les options de gouvernance publique à épouser, contraindre certaines personnes à la transhumance. D’ailleurs, l’assemblée Générale du M23 du vendredi 30 Mars 2012 aurait encouragé le nouveau régime à prendre ses distances par rapport aux transhumants. Pour les leaders de ce mouvement citoyen impartial : la transhumance « est un acte opportuniste de lâcheté politique pour ceux qui s’y adonnent et, surtout, un acte de complaisance coupable pour ceux qui l’acceptent et qui accueillent ses auteurs ».
Le constat majeur des sénégalais depuis la mise en place du nouveau régime, c’est bien la recrudescence de la transhumance dans l’arène politique. Certains acteurs politiques, animés par une volonté inavouée ou inavouable, continuent à faire de la transhumance un palliatif de survie politique et un moyen d’ascension sociale. Saltimbanques frivoles, fraudeurs insoupçonnés, et politiciens opportunistes tentent de trouver refuge quelque part pour ne pas faire l’objet d’aucune remontrance, ni de menaces (les audits, la récupération des véhicules et logements de l’Etat, les licenciements, les permutations, etc.). La prairie de destination de ce cheptel politique n’est rien d’autre que le parti au pouvoir, à savoir l’Alliance pour la République (APR). Ce dernier semble mettre la massification du parti au dessus de la promotion de nouvelles valeurs, dont la lutte contre la transhumance. Ce qui, au demeurant, est aux antipodes des instructions du M23, de Y’en a Marre et des populations sénégalaises.
Du point de vue sociologique, notons que l’APR est dans une situation assez dilemmatique. Si un parti politique souhaite manifestement lutter contre la transhumance, il empêche simultanément à une panoplie de leaders et de militants à rejoindre ses rangs. Or, un parti doit constamment développer des stratégies de massification et de consolidation de ses bases dans les différentes circonscriptions territoriales. C’est pourquoi l’APR manifeste plus le souhait d’élargir ses bases que de rejeter les transfuges « politiquement comatiques ! ». Pour se débarrasser de cette tare, une loi contre la transhumance doit être proposée et votée à l’Assemblée Nationale. Une telle loi peut envisager la modification du règlement intérieur de tous les partis politiques du Sénégal, en contraignant leurs dirigeants – du bureau politique à la sous-section - à transhumer. De ce fait, les transfuges seront passibles de poursuites judiciaires (pour trahison) par leurs partis d’appartenance. La coercition est fondamentale dans la promotion de nouvelles valeurs au sein de la gouvernance au Sénégal. La pénalisation de certains vices des acteurs politiques constitue un moyen d’assainir légitimement l’arène politique.
Deuxième tare : « Nous allons décentraliser le conseil des ministres dans les régions : les ministres sont acteurs, les autorités locales et partenaires au développement sont spectateurs »
La décentralisation du conseil des ministres est une idée salutaire, pertinente et enrichissante. Cela révèle la volonté de l’Etat à mieux cerner les réalités locales afin de pouvoir développer une stratégie soutenue de développement macro-économique. Cependant, l’opérationnalisation de cette politique de gouvernance de proximité connait des limites ou, à la limite, un biais épistémologique. En effet, lors du Conseil Interministériel - qui précède d’un jour le Conseil des Ministres – les autorités locales, les services techniques déconcentrés et partenaires au développement participent non pas de façon active et constructiviste, mais de façon ornementale et suiviste. Les ministres présentent les tendances régionales en matière de développement et formulent des idées de projet. Les Maires ou présidents de Région, s’ils ont par chance l’occasion de prendre la parole, font des doléances budgétivores en proposant des projets plus mirobolants que structurants.
En guise d’exemple, le Conseil interministériel du 6 Juin 2012 à Saint-Louis a été un moment fort qui regroupe l’essentiel des personnalités politiques, administratives et institutionnelles de la Région. Lors de la séance, il a été proposé des projets de lutte contre l’érosion côtière à Saint-Louis (Maire de Saint-Louis) et un projet hydraulique régional au bénéfice de 18 000 personnes, soit 2,2% de la population régionale (Président du Conseil Régional). Il est triste d’envisager des interventions sur Saint-Louis sans s’infléchir sur la problématique de valorisation du riz de la Vallée du Fleuve Sénégal. La ressource fluviale constitue la seule opportunité qui permet au Sénégal d’être auto-suffisant en produits céréaliers. La Région de Saint-Louis ne peut pas avoir un projet plus important que l’agriculture irriguée sur le Fleuve Sénégal, seul garant de la sécurité alimentaire pour des millions de sénégalais.
De plus, lors du conseil interministériel de Saint-Louis, seuls deux élus locaux de la région de Saint-Louis ont pris la parole à savoir le Maire et le Président du Conseil Régional. Cela suppose que, explicitement, les autres élus locaux, les Services Techniques Déconcentrés et les partenaires au développement y ont participé de façon ornementale. A notre avis, cela remet en cause le sens du dialogue inclusif au niveau Régional. De surcroît, les problèmes de la région ne sauraient être résolus en 3 heures, eu égard à leurs ampleurs et leurs diversités. Le changement de mode opératoire pour ces conseils des ministres décentralisés est fort envisageable, à l’effet de minimiser les biais épistémologiques et de parfaire la démarche du gouvernement.
J’aurais proposé que des ateliers préparatoires soient organisés dans toutes les régions du Sénégal avant la tenue des conseils des ministres, sous l’égide de l’Agence Régionale de Développement (ARD). De ce fait, l’ensemble des acteurs régionaux (élus, services de l’Etat, partenaires techniques et financiers) identifient les enjeux forts du développement ainsi que la proposition de solutions adaptées, réalistes et pérennes. Ce processus de dialogue et d’échange multi-acteurs doit nécessairement aboutir à l’élaboration d’un Cahier de Propositions consensuel, qui sera ensuite soumis au Gouvernement d’Abdoul MBAYE. Au cours du Conseil Interministériel, le mandataire des acteurs régionaux présente aux ministres le résultat de leurs travaux, suivi d’un débat fécond. Par cette démarche participative et inclusive, l’ensemble des acteurs régionaux auront participé à l’esquisse du destin de leur territoire. Les propositions des 14 régions peuvent être compilées autour d’un Document Cadre, en référence duquel le Premier Ministre élucide sa politique Générale pour le quinquennat 2012- 2017.
Troisième tare : « A l’Assemblée Nationale, donnez nous une majorité confortable afin que nous puissions mener notre politique de développement »
Le Sénégal a toujours connu le Régime Présidentiel. Il y’a une séparation des trois pouvoirs : l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Paradoxalement, en vue des élections législatives, la Coalition Benno Bokk Yakaar (le pouvoir exécutif) voulait en même temps contrôler le pouvoir législatif. Le prétexte donné par BBY est de mieux gouverner le Sénégal, sans être culbuté par la nouvelle opposition. La Coalition BBY sollicitait auprès des Sénégalais une majorité confortable et non mécanique. Or, une majorité c’est une majorité. Les qualificatifs attribués à la notion de majorité sont carrément pléonasmiques. Pourquoi à t-on peur de la cohabitation ? Pourquoi veut-on perpétuer la même expérience désastreuse que l’on a vécue sous Wade (majorité mécanique et suiviste)?
La Coalition BBY, même si elle jouissait d’une minorité, serait en mesure de mettre en œuvre intégralement sa politique de développement et de gouvernance publique. En effet, si les propositions du pouvoir exécutif relèvent d’un intérêt national et que les sénégalais y trouvent leurs comptes, l’Assemblée Nationale est contrainte de les valider, sinon les mouvements de la société civile comme « Y’en A Marre » ou le M23 vont agir. Avec l’expérience du 23 Juin 2011, les députés sénégalais sont aujourd’hui devenus plus clairvoyants sur ce qu’ils votent et ce qu’ils ne votent pas. Sortie victorieuse des élections législatives, la coalition BBY a intérêt à matérialiser la séparation du pouvoir exécutif et législatif, dans le but exclusif de rompre avec le système véreux mis en place par le Président WADE. Malheureusement, de 1960 à aujourd’hui, l’assemblée nationale a été toujours contrôlée par les tenants du pouvoir exécutif. Cela constitue, dans une large mesure, un couac de la démocratie sénégalaise.
En définitive, retenons que la dynamique enclenchée par le nouveau gouvernement est très qualitative tant du point de vue des réformes en cours, de la démarche, que des projets récemment initiés. Les sénégalais attendent de voir comment les processus de gouvernance seront animés par la Coalition Macky 2012 et comment les ruptures vont se matérialiser. Il est nécessaire de minimiser l’impact des trois tares que nous avons présenté ici. Cela marquera une innovation qualitative dans la gestion des affaires publiques. Nous souhaitons bon courage au Gouvernement.
Papa Mamadou CISSE
Spécialiste en Gouvernance Territoriale
et Développement Economique Local.